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Organisation du travail Simplifier l'affouragement hivernal des allaitantes

Distribuer la ration un jour sur deux sans réduire les performances techniques des animaux est possible.

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En élevage allaitant, la distribution quotidienne de l'alimentation représente une part importante du temps de travail, notamment lorsque les vêlages ont lieu avant l'hiver.

Apporter la ration trois fois par semaine, au lieu de tous les jours, réduit ce temps d'astreinte. Sans que les performances des vaches allaitantes et de leurs veaux en pâtissent. Telles sont les conclusions d'une expérimentation de trois années, menée à la ferme expérimentale des Etablières de La Roche-sur-Yon (Vendée). « Ces résultats prouvent qu'il est possible de franchir le pas, explique Franck Chaigneau, responsable de la valorisation des données de bovins croissance à la chambre d'agriculture. Dans un premier temps, cela peut être mis en oeuvre en ne distribuant pas le dimanche matin. Ainsi, du temps est libéré pour la surveillance des animaux. » Dans l'étude, un gain de trois heures par semaine a été obtenu, pour un cheptel de soixante-quatre vaches.

Il ne s'agit pas pour autant de « sauter » un repas sur deux. Aux Etablières, les animaux disposaient en permanence de foin à volonté, et recevaient 14 kg d'ensilage d'herbe ainsi que les concentrés un jour sur deux. Avec ce régime « simplifié », les animaux ont consommé davantage de foin en moyenne : 7,1 kg de matière sèche par jour au lieu de 5,7 chez les primipares, 6,5 kg de matière sèche par jour au lieu de 5,7 chez les multipares. Si la ration est repoussée en bout d'auge par les animaux, il est nécessaire de la rapprocher le jour suivant la distribution.

Peu d'incidence sur la croissance

« Nous n'avons pas constaté de différence significative de poids ni d'état des vaches, commente Franck Chaigneau, la perte de poids en fin d'hiver était même légèrement inférieure avec le régime simplifié. » La croissance des veaux n'a pas non plus été influencée par la fréquence de distribution de la ration.

Changer ce rythme permet donc d'organiser son temps de travail, sans compromettre ses résultats. A condition de disposer des aménagements requis : il est nécessaire de pouvoir apporter du foin en libre-service pour plusieurs jours, et des quantités d'ensilage d'herbe suffisantes pour les deux ou trois jours suivants.

Faisant suite à ces résultats, obtenus sur vaches allaitantes et veaux en vêlage d'automne, la chambre d'agriculture compte poursuivre ces expérimentations en testant le système sur les taurillons, sur des veaux sevrés en juin 2004.

 

Recherche : supprimer les concentrés

La suppression du soja et du blé de la ration, compensée par davantage d'ensilage d'herbe, sera l'un des prochains sujets de recherche de la chambre d'agriculture. L'objectif est d'étudier les conséquences zootechniques de la sous-alimentation azotée entraînée par ce changement de régime.

 

 

TEMOIGNAGE : Guy Hermouet, éleveur

" Avec ce système, je gagne plus d'une heure par jour "

" Sur mon exploitation de 190 ha, j'élève 160 vaches allaitantes charolaises. " Eleveur à La Ferrière en Vendée, et président du groupement Géo (Groupement des éleveurs de l'Ouest), Guy Hermouet endosse également d'autres responsabilités qui l'amènent à s'absenter de son exploitation en moyenne quatre jours par semaine. L'organisation du travail est primordiale. " Depuis six ans, j'apporte la ration un jour sur deux aussi bien aux taurillons qu'aux vaches allaitantes et aux génisses.

En règle générale, j'essaie d'éviter le dimanche. Deux heures me sont nécessaires pour nourrir l'ensemble des animaux. Le jour où je ne nourris pas, je n'ai qu'à pousser l'aliment avec mon télescopique et à pailler, ce qui laisse du temps pour la surveillance. Avec ce système, je gagne entre une heure et une heure et demie par jour.

Depuis un an, je fonctionne avec une mélangeuse, au lieu de la dessileuse-pailleuse auparavant. Les couloirs d'alimentation des deux stabulations mesurent 5 mètres et 5,30 mètres de large. 6 mètres seraient l'idéal, pour que l'intervalle entre les distributions puisse éventuellement dépasser deux jours. En terme de performances zootechniques, je constate une meilleure tenue des animaux. Il n'y a plus de tête de lot, mais pas non plus d'animaux qui décrochent. Ils ne se jettent plus sur la nourriture et sont plus homogènes. L'hiver dernier les veaux ont même enregistré une augmentation de 100 g/j de GMQ. J'ai adopté la même conduite pour eux : ils reçoivent une ration composée de 30 % de foin et 10 % de mélasse tous les huit jours. "

 

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